Vous en êtes conscients, le lapin n’est pas un animal de compagnie comme les autres.
Si, avec de la patience et de la douceur, il s’apprivoise quasiment aussi bien que votre félin ou votre toutou, son comportement est bien différent, et son système digestif encore plus.
La nutrition, chez le lapin comme chez nous les humains, est gage de bonne santé et de longévité. De plus, l’immense majorité des troubles digestifs du lapin viennent d’un déséquilibre alimentaire (trop de grains, trop peu de foin, pas de verdure), il est donc primordial de bien connaître le fonctionnement de son intestin et de son estomac pour nourrir correctement votre lapin.
Le bon fonctionnement du système digestif de votre lapin commence au niveau de ces fameuses dents qui ne cessent jamais de pousser, aux incisives particulièrement efficaces qui lui permettent de couper herbes et foin. Comme elles sont toujours en croissance, il est primordial qu’elles puissent travailler chaque jour pour éviter qu’elles ne poussent indéfiniment et finissent par blesser votre animal ou l’empêcher de s’alimenter correctement. C’est par leur frottement en mouvement de scie qu’elles s’usent naturellement, l’alimentation que vous fournissez à votre petit compagnon doit donc lui permettre de les frotter les unes sur les autres (c’est pour cela que vous devez lui fournir du foin à volonté).
Chez votre (ou vos, si vous êtes chanceux !) lapin, c’est dans l’estomac et l’équivalent de notre appendice (le cæcum) que la fermentation se produit. À elles seules, ces deux parties du système digestif du lapin équivalent à près de 80% du contenu dit sec.
Comme pour tous les mammifères, la digestion permet de trier les aliments ingérés, et elle débute (là encore comme pour nous), dans l’estomac.
Après un passage d’une paire d’heures dans l’intestin grêle qui assimile la majeure partie des glucides et des protéines, les aliments les plus digestes, sont dirigés vers le colon où ils resteront entre 10 et 24 heures en moyenne. Il faut tout ce temps aux vitamines, acides aminés et acides gras renfermés dans le repas de votre petit lapin pour être libérés et assimilés.
Le trajet se poursuit ensuite jusqu’au cæcum. C’est au petit matin et le soir que votre lapin éliminera une première fois le contenu du cæcum sous la forme de crottes molles entourées de mucus. Il est tout à fait normal et rassurant si vous n’avez jamais vu de tels excréments dans la cage de votre compagnon puisqu’il les réavale directement.
Ce cycle peut se reproduire jusqu’à quatre fois et est un peu l’équivalent du processus de rumination chez la vache (n’oubliez pas que votre lapin est un herbivore).
C’est au contraire si vous découvrez ces crottes molles entourées de mucus non réingurgitées par votre animal qu’il faut vous inquiéter et consulter votre vétérinaire NAC. Vous pouvez déjà penser à éliminer de ses repas les aliments trop riches ou trop sucrés (carottes, granules…).
Les aliments les plus complexes à digérer, notamment les herbes fraîches ou encore le foin, feront quant à eux tout le trajet le long du système digestif vers le colon et ce, jusqu’à être éliminés dans les matières fécales, des petites crottes dures, cette fois.
Pour autant, ces aliments moins aisés à digérer ont une réelle utilité et il convient donc de ne pas les négliger dans le menu de votre lapin.
En effet, il s’agit de types de fibres plus grandes qui permettent un bon fonctionnement du système digestif et aident à la fois au renouvellement cellulaire, à un bon transit (qui permettra d’éviter que des boules de poils viennent obstruer l’estomac par exemple) et à la bonne absorption des apports nutritionnels. Essentiel, donc !
Le système digestif du lapin possède une particularité étonnante que beaucoup ignorent : l’entrée de son estomac (cardia), de par sa position et sa taille particulièrement étroite, empêche tout vomissement ou éructation (rot). Ce qui pourrait passer pour une chance peut s’avérer problématique. En effet, sans possibilité de rendre la nourriture et d’évacuer les gaz, les lapins sont souvent sujets à des affections stomacales qui peuvent parfois être désastreuses voire mortelles.
Le système digestif du lapin est donc bel et bien son plus gros point faible : prenez-en soin !